AU-DELÀ DE LA MONGALA :  « Jonction des territoires et bastion d’une identité supra-ethnique »

Malgré ses 58 141 km2, la Mongala, avec seulement trois territoires, est le plus petit ensemble administratif des 26 provinces de la RDC prévues dans la Constitution du 18 février 2006. Son agencement renvoie avant tout à des considérations politico-administratives. La Mongala en a hérité son étirement d’ouest en est, qui traduit l’ambition de regrouper un noyau de peuplement ngombe autour de Lisala et de rattacher les Budja installés en territoire de Bumba, traditionnellement apparentés aux populations de la Province-Orientale (Mbole/Mobango, etc.). C’est en 1955, lors de la dernière grande réforme administrative du Congo belge, que Bongandanga fut ajouté comme appendice. Cette évolution tourmentée est l’expression même d’un ensemble disparate, qui paraît être l’effet d’une position géographique de transition dans la confluence entre les espaces des peuplements mongo, « Gens d’eau », ngbaka, ngbandi, etc. et qui passe pour être un assemblage à la fois des peuples et des territoires marqués par leur éparpillement.

L’édification de la Mongala pose, en creux, le problème de l’identité, car la singularité régionale du district s’est forgée dans un double rapport concurrentiel : celui, extérieur, opposant les « autochtones » aux ethnies voisines, en particulier les Ngombe aux Mongo ; et celui, intérieur, mettant en présence deux populations dominantes, les Ngombe et les Budja. Si les tensions entre Ngombe et Mongo émergèrent à l’indépendance autour du leadership politique dans la province de l’Équateur, elles trouvent leur origine dans les rivalités entre les pères scheutistes et les missionnaires du Sacré-Cœur.

Les divers peuples de la Mongala font partie, au sens large, du groupe des Bangala, une identité supra-ethnique fondée sur la langue commerciale des populations riveraines du fleuve Congo. Codifiée et diffusée à travers l’enseignement, cette langue se répandit aussi via la Force publique. Vu de l’extérieur, elle modela l’identité de la Mongala, une identité qui s’imposa, en retour, dans l’ensemble de la province de l’Équateur. L’identité mongo s’inscrit en contrepoids de ce succès, en s’appuyant sur la promotion de la langue lomongo, qui devait prendre le contrepied du lingala.

En interne, les particularismes s’affirment et s’ancrent jusque dans l’organisation de l’espace. Ngombe et Budja passent pour être des rivaux et leur antagonisme s’exprime symboliquement dans l’opposition entre leurs chefs-lieux administratifs respectifs. Lisala-la-bureaucratique, siège et foyer d’instruction au rayonnement culturel, tutoie Bumba-la-marchande et ses plantations environnantes, point focal du peuplement et des activités économiques dans le Nord du pays.

Espace dominé par la forêt et ponctuellement consacré aux cultures agricoles, ses richesses naturelles ont attiré de tout temps les convoitises : elles valent à la région d’être le lieu de méthodes d’exploitation qui ont nourri, et nourrissent encore, la controverse. Les activités humaines y réunissent les caractères d’une économie extravertie dont la Mongala fit d’ailleurs les frais (humains et environnementaux) dès la fin du XIXe siècle.

Les stigmates du « caoutchouc rouge » y sont longtemps restés vivaces et les campagnes récentes contre les spoliations forestières semblent leur faire écho, charriant, en outre, la délicate thématique de la protection de l’environnement (forestier).

Du passé au présent encore, le fleuve et ses ramifications constituent l’un des éléments majeurs de continuité, sinon le principal, dans les évolutions économiques locales.
Assurant la jonction de plusieurs territoires, le réseau hydrographique de la Mongala relie celle-ci au district de l’Équateur et à Kinshasa, au Sud- et au Nord-Ubangi, à l’Ituri et aux deux Uele, à partir d’Aketi et, enfin, à Kisangani.

Bumba et Lisala drainent les surplus agricoles et les produits forestiers de leur arrière-pays pour les réexpédier par le fleuve vers les régions voisines, ou par la route vers la République centrafricaine (via Akula-Zongo). Portée avant tout par ces voies naturelles, la Mongala représente un bassin de production important, à la santé en phase de rémission. Ce qui, combiné à une situation géostratégique privilégiée, lui vaut d’être la cible de plusieurs programmes de développement gouvernementaux et privés.

NOTE SUR L’AUTEUR :

Notice publiée le 21 octobre 2015

J. Gérard-Désiré ANGENGWA AGBEME

Après ses débuts scolaires, 1ere Promotion de l''Institut Champagnat- Collège de Binza- Institut Bobokoli actuellement, Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME NGENDU MBOKO est diiplomé d'études universitaires à l'Institut des Sciences et Techniques de l'Information (ISTI) actuel Institut Facultaires en Sciences de l'Infiormation et de la Communication (IFASIC). Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME est présentement Directeur-Coordonnareur de la Direction de la Communication et Médias de la Fédération congolaise de football association (FECOFA). Il charrie une riche expérience de plus d'une trentaine d'années de métier. Après ses débuts dans la Presse mère au sein du Groupe de presse Salongo dans les années '80, il assumera par la suite les fonctions de Rédacteur en chef et de Directeur de publication de plusieurs journaux du pays notamment EPANZA MAKITA, MAMBENGA, L'ESSOR AFRICAIN, NOUVEAU DEFI, L'ENJEU SPORTIF, LE DIPLOMATE, KIN MATCH, LA RÉPUBLIQUE, ... Il coordonne présentement le 1er Journal televisé sportif en lingala "15' YA MASANO" qu'on suit également sur Youtube sur 15' YA MASANO TV, après ses passages sur VAINQUEURS TV, DONDJA TV et DRC SPORTS...