GOUVERNABLES DE KINSHASA : Invalidation de la candidature de Vidiye Tshimanga en rajoute au discrédit de la Ceni RDC
(Tribune de Irène Gefumba)
La Commission électorale nationale indépendante (Céni ) avait publié le vendredi 29 mars 2024 la liste provisoire des candidats aux élections de gouverneurs et sénateurs en République démocratique du Congo (RDC). Le cas de la candidature du Président national de la Dynamique Congo Uni, Vidiye Tshimanga Tshipanda, dans la ville de Kinshasa, a retenu notre attention.
En démocratie, la confiance du peuple aux institutions qui le dirige est basée sur le crédit qu’il accorde non seulement aux dirigeants des institutions démocratiques mais aussi et surtout sur le strict respect de la loi dans la lecture des actes posés par les institutions de la République.
L’invalidation de la candidature de Vidiye Tshimanga par la Céni vient jeter un discrédit si pas total mais vient démontrer que cette institution serait infectée de partialité ou est soumise à des pressions politiques.
Candidat député national et provincial de la ville de Kinshasa aux élections de décembre 2023, la Céni et la Cour constitutionnelle RDC ont endossé la candidature de Vidiye Tshimanga avec la publication des listes définitives des législatives.Comment le même organe Céni, a-t-elle déclaré irrecevable la candidature du même citoyen pour défaut de nationalité ?
Par cette invalidation provisoire, la Céni discrédite et remet en cause son propre travail lors du traitement des dossiers par elle aux législatives nationale et provinciale. Dès lors, comment le citoyen lamda pourra-t-il faire confiance à cette institution d’appuis à la démocratie, censée rassurer les Congolais en mettant fin à la crise de légitimité des dirigeants par son travail ? Cette volte-face est inacceptable et met en doute la partialité de l’organe électoral en République démocratique du Congo.
La confiance est un indicateur important pour mesurer la façon dont la population perçoit la qualité des institutions publiques dans les pays démocratiques et la façon dont elle s’y associe. Si, pour la Présidentielle de décembre 2023, la Commission électorale nationale indépendante a mis fin à la crise de légitimité qui gangrenait le choix du premier dirigeant de la République, en ce qui concerne les législatives, la Céni a désenchanté les Congolais par ses prises de décisions.
À Masimanimba, des candidats députés nationaux ont été sanctionnés pour avoir, en complicité avec certains agents électoraux, organisé la fraude. Dans le territoire de Yakoma au Nord-Ubangi, rien n’a été fait pour sanctionner les organisateurs de la fraude électorale qui a conduit à l’annulation des scrutins dans ce coin de la République. Est-ce que c’était une décision politique d’invalider certains élus pour proclamer des élus d’autres partis ?
Les deux poids deux mesures ne devraient pas faire partie des actes posés par l’organe électoral. Les décisions de la Commission électorale nationale indépendante doivent être transparentes et dictées par la seule application de loi électorale. L’opinion publique nationale et internationale se pose des questions quant à la décision de la Céni d’invalider la candidature de Vidiye Tshimanga aux gouvernorales et aux sénatoriales dans la ville de Kinshasa.
Des soupçons d’une décision politiquement téléguidée et orchestrée par les détracteurs de l’ancien Conseiller Spécial du Chef de l’État pèsent sur la Céni. L’organe d’appui à la démocratie que dirige Denis Kadima Kazadi vient par cette énième décision d’institutionnaliser la méfiance dans l’opinion publique nationale que d’instaurer la confiance gage des élections libres, démocratiques et transparentes.
Pour faire élire son faible ticket, l’Union de Sacrée de la Nation aurait-elle choisi d’écarter tout simplement la candidature tant attendue par les Kinois et l’ensemble des députés provinciaux de Kinshasa ? Sans nul doute, cette thèse est la plus plausible. Des acteurs de l’Union Sacrée ont choisi, en ce moment ou les Congolais sont appelés à s’unir pour faire face à l’agression rwandaise, de saboter la cohésion en utilisant les institutions de la République pour écarter d’autres acteurs politiques. Une attitude qui n’encourage pas la cohésion nationale dont a besoin le Chef de l’État.
Et la Céni, cette institution censée être apolitique et indépendante a servi de bras armé pour exécuter cette sale besogne qui n’honore pas la République. Sans fouiller dans la vie de l’ancien Conseiller Spécial en matière des stratégies du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi , un moratoire sur la double nationalité pourri à l’Assemblée nationale, sans jamais avoir été traité et résolu. Il est plus que temps pour le gouvernement Congolais de mettre un terme à cette ambiguïté.
Irene YEKE GEFUMBA