BANQUES : Difficile accès au crédit bancaire, Akeem Oladele note sept causes et propose trois pistes de solutions

Le Directeur général de la FBNBank DRC SA, Akeem Oladele Babatunde, a identifié sept facteurs qui rendent l’accès au crédit bancaire difficile et préconise trois pistes de solutions pour y remédier. C’était dans le cadre du Breakfast Connexion, le rendez-vous mensuel des Samedis de l’info diffusé en direct sur Top Congo FM en partenariat avec Zoom Eco, qui a eu lieu le 19 septembre 2020.

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En effet, FBNBank DRC SA a été l’un des sponsors officiels de cet évènement qui mis autour d’une table ronde les différentes parties prenantes pour un débat de haute facture portant sur la question épineuse du crédit en RDC. Tout est parti du constat selon lequel l’accès au crédit est difficile tant pour les entreprises, PMEs que pour les particuliers de manière général.

Les chiffres de la Banque centrale du Congo (BCC) renseignent que la part des crédits dans le PIB du pays est de 6,7%, en phase avec le taux de bancarisation du pays qui est à 7%, et de loin inférieur à celui enregistré pour le continent africain de 46%.

Les débatteurs et participants se sont trouvés face à une réalité : le crédit n’est pas facilement accessible en Rd Congo. Ceux qui y accèdent, payent le prix le plus cher avec des taux pouvant aller jusqu’à 25% l’an.  Ce qui le rend très coûteux pour la majeure partie de la population active comme pour les PMEs.

Dans ce cadre, le Directeur général de FBNBank  a apporté sa contribution au débat en répondant à deux principales questions, ci-dessous :

Pourquoi est-ce que le crédit est si difficile d’accès en RDC ?

Il est important que nous commencions par dire que les banques prêtent aux personnes et entités qui ont les moyens de rembourser leurs prêts. La contribution des banques à l’économie qui passe par le crédit a augmenté sensiblement comparé à la décennie précédente, mais reste en effet insignifiante par rapport aux besoins et à la taille du pays.

Les couches principales de la société qui souffrent de ce manque d’accès au crédit sont les PMEs, le grand public, surtout ceux qui évolue dans le secteur agricole.

Pour FBNBank, Il y a plusieurs facteurs qui rendent le crédit difficile d’accès en RDC dont 7 principaux que nous souhaitons partager, à savoir :

1. La Limite des dépôts : les banques ne peuvent pas accorder de prêt à tout le monde parce que les dépôts dont elles disposent sont limités. De plus la règlementation de la Banque Centrale du Congo ne permet pas aux banques de prêter au-delà d’un certain seuil.

2. L’absence d’états financiers bien présentés : le client (entreprise, PME) qui demande un prêt doit être évaluées ; il doit présenter des états financiers spécifiques et fiables à cette fin pour permettre à la banque non seulement d’évaluer sa structure financière mais aussi de se rassurer de sa capacité de remboursement.

Malheureusement beaucoup d’entre elles ne disposent pas de ces états financiers et encore moins revus par un auditeur externe comme le recommande les bonnes pratiques, ce qui empêche aux banques de finaliser leurs évaluations en vue de la prise d’une décision, et se voit très souvent refuser le crédit.

3. La crainte de la fraude : l’absence d’un système d’identification fiable et de qualité dans le pays, qui permettrait d’identifier chaque individu, rend difficile le suivi des mouvements financiers de ces derniers ; ce qui permet aux individus mal intentionnés de se dérober après avoir contracté un prêt.

Pour cette raison seules les personnes pouvant être identifiés au travers d’un employeur digne de confiance ou d’une entité sœur de bonne notoriété ont la possibilité de contracter un crédit auprès des banques.

4. La performance mitigée de la Centrale des risques : La Banque centrale a mis en place une « Centrale des risques » dont le fonctionnement ne permet pas encore l’accès régulier et rapide à certaines informations pratiques et utiles telles que : l’historique crédit d’un client donné ou la qualité et la disponibilité d’un bien à recevoir garanti.

Le fait de ne pas avoir ce niveau de précision de l’information fait que les banques sont toujours confrontées à des problèmes qui rendent la décision difficile et augmente le risque auquel elles sont confrontées.

5. Le Retards de paiement : l’État étant le plus grand consommateur de biens et de services dans toute économie, nombreuses entreprises, clientes de banques, travaillent en collaboration avec lui.

Ces entreprises préfinancent très souvent leurs commandes avec l’aide de leurs banquiers mais subissent des retards de paiements de l’État, ce qui fait qu’elles se retrouvent rapidement en défaut de paiement alors que les banques sont tenues de faire des provisions pour tous les crédits accordés (1% provision général et ce taux augmente selon la durée des retards de paiement) ce qui fait que les banques se retrouvent à refuser d’accorder des crédits à certaines d’entre elles.

6. La non liquidité du marché immobilier : en RDC, les propriétés immobilières sont prises comme sécurité cependant les banques rencontrent des difficultés à réaliser ces hypothèques.

En plus des problèmes juridiques, le marché de l’immobilier n’est pas liquide, ce qui signifie que lorsque vous prenez des propriétés en garantie d’un prêt, vous ne savez pas les vendre rapidement pour couvrir la créance en cas défaut.

7. La Capacité de remboursement: la capacité du client à rembourser le prêt est un critère déterminant pour se voir accorder un crédit. Sans une bonne trésorerie, flux financiers présents ou prévisionnels, ou encore une rémunération régulière (s’agissant des individus), etc., il est difficile à une banque de s’assurer un remboursement de son client, et donc de consentir à lui accorder un crédit.

Quelle seraient vos pistes de solution pour permettre à une plus grande couche de la société d’accéder au crédit bancaire ?

Le développement des PMEs dans le formel et la création d’une classe moyenne sont des facteurs importants pour le développement du pays, même si les prêts à certaines couches sociales sont difficiles aujourd’hui compte tenu du risque autour d’elles.

L’amélioration de l’accès au crédit représente tout un processus. Et comme l’a démontré plusieurs études, des mesures concrètes à court, moyen et long terme devraient être mises en œuvre avec l’engagement des différentes parties prenantes du secteur financier, à savoir : le Gouvernement, la Banque centrale du Congo, les Intermédiaires financiers, les structures d’encadrement des PME, PMI et les autres opérateurs économiques.

Des solutions concrètes à proposer sur base de notre expérience au Nigéria ou ailleurs afin de rendre le crédit plus accessible en Rd Congo, il s’agirait entre autre :

  1. La création d’une institution en charge de l’éducation financière qui aurait pour rôle :
  • Inculquer la culture bancaire (épargne, transactions dans circuit transparent, etc.) dans le chef des individus et des entrepreneurs,
  • D’aider les entrepreneurs à présenter leurs états financiers de façon correcte et fiable pour être acceptée par les banques mais aussi
  • Collaborer avec une firme indépendante d’audit ou de révisera comptable qui pourrait certifier les états financiers.
  1. La Banque centrale du Congo pourrait aussi édicter une règlementation requérant aux banques commerciales de pouvoir affecter 5% de leur profit après taxe au financement des PMEs, financement qui serait garanti à hauteur de 50% par la Banque Centrale, ainsi les banques ne prendraient pas seules le risque ;
  2. Enfin la Banque Centrale du Congo pourrait aussi décider de financer les PMEs au travers des banques commerciales en leur prêtant à un certain taux et en fixant le taux auquel ces dernières devraient prêter aux PMEs.

« Les mesures précitées ne sont pas les seules mais nous les voyons comme des mesures qui pourraient être appliquées assez aisément dans un premier temps », a insisté Akeem Oladele.

Il y a lieu de préciser que ce débat a connu la participation des membres du Cabinet du présidence de la République, du Gouverneur de la Banque centrale du Congo, des opérateurs économiques et entrepreneurs mais aussi des représentants des banques et assurances dont la FBNBank DRC SA afin de réfléchir sur ce sujet qui freine le développement de notre cher et beau pays.

RDC : difficile accès au crédit bancaire, Akeem Oladele note sept causes et propose trois pistes de solutions 2

Le directeur général de FBNBank DRC SA, Akeem Oladele Babatunde.

En rappel, la FBNBank SA est l’une des premières banques de la République démocratique du Congo qui contribue au développement économique du pays depuis 1994. Malgré les nombreuses transformations qu’elle a subies au fil des ans en raison des défis économiques, politiques et réglementaires de la RDC, cette banque est restée résiliente, digne de confiance et dynamique.

Filiale de la First Bank of Nigeria Limited, la banque a la vision d’être la banque congolaise de « premier choix » avec pour mission de créer des solutions bancaires qui apportent une valeur durable à toutes les parties prenantes.

La stratégie de la banque, qui aspire d’être leader sur le marché, consiste à offrir des services bancaires aux entreprises et aux particuliers en mobilisant les dépôts des différents segments du marché et en déployant aux valeurs du marché ainsi que leur chaîne de valeur, en vue de créer une valeur durable pour toutes les entités.

Eric TSHIKUMA

J. Gérard-Désiré ANGENGWA AGBEME

Après ses débuts scolaires, 1ere Promotion de l''Institut Champagnat- Collège de Binza- Institut Bobokoli actuellement, Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME NGENDU MBOKO est diiplomé d'études universitaires à l'Institut des Sciences et Techniques de l'Information (ISTI) actuel Institut Facultaires en Sciences de l'Infiormation et de la Communication (IFASIC). Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME est présentement Directeur-Coordonnareur de la Direction de la Communication et Médias de la Fédération congolaise de football association (FECOFA). Il charrie une riche expérience de plus d'une trentaine d'années de métier. Après ses débuts dans la Presse mère au sein du Groupe de presse Salongo dans les années '80, il assumera par la suite les fonctions de Rédacteur en chef et de Directeur de publication de plusieurs journaux du pays notamment EPANZA MAKITA, MAMBENGA, L'ESSOR AFRICAIN, NOUVEAU DEFI, L'ENJEU SPORTIF, LE DIPLOMATE, KIN MATCH, LA RÉPUBLIQUE, ... Il coordonne présentement le 1er Journal televisé sportif en lingala "15' YA MASANO" qu'on suit également sur Youtube sur 15' YA MASANO TV, après ses passages sur VAINQUEURS TV, DONDJA TV et DRC SPORTS...