CONFÉRENCE DES GOUVERNEURS : La 8ème session s’est focalisée sur l’instabilité des provinces
C’est Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui apersonnellement lancé les travaux de la huitième session de la Conférence des gouverneurs de provinces. Ouverte le mercredi 22 décembre 2021 à Kinshasa, cette 8ème session de la Conférence des Gouverneurs était axée sur le thème : » LA STABILITÉ DANS LA GOUVERNANCE DES PROVINCES, GAGE DE LA RÉUSSITE DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT LOCAL DE TOUS LES TERRITOIRES. La Mongala a été valablement représentée à ces assises par son Gouverneur ad intérim, Serge Mongulu Mandubola, arrivé à Kinshasa, la capitale congolaise, un certain vendredi 17 décembre 2021. Selon le message officiel du VPM de l’intérieur,les Gouverneurs de 26 provinces de la RDC vont réfléchir autour du thème principal : »La stabilité dans la gouvernance des provinces gage de la réussite du programme de développement communautaire à la base de 145 territoires ». Et, pendant son absence à Lisala, l’intérim est assumé par Maître José Misiso, ministre provincial des ITPR.
Conformément à l’article 200 de la constitution, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a lancé, ce mercredi 22 décembre, au Palais de la Nation, les travaux de la huitième session de conférence des gouverneurs de provinces sous le thème : « la stabilité dans la gouvernance des provinces, gage de la réussite du programme de développement communautaire à la base de 145 territoires ». Cette troisième rencontre du genre depuis l’accession de Felix Tshisekedi à la magistrature suprême, intervient dans un contexte caractérisé par un cycle de conflits de gouvernance, la cohabitation difficile, les déchéances de certains exécutifs provinciaux, ainsi que de quelques membres des bureaux des organes délibérants.
« Sur les 26 provinces que compte la RDC, 14 ont connu la destitution de leurs gouverneurs par les Assemblées provinciales. Dans certaines provinces, les présidents des Assemblées provinciales ont aussi été démis de leurs fonctions. Cette valse de destitution ne constituait qu’un signe évident d’instabilité institutionnelle chronique empêchant surtout de mener à bien le programme de reconstruction ou de développement attendu par la population. À titre d’exemple, il a été révélé que le nombre moyen des réunions tenues par ces Assemblées au cours d’une session de trois mois n’a pas excédé 10 et le nombre d’édits adoptés dans les matières ou ces Assemblées nous donnent l’ampleur et la qualité du travail législatif de nos députés provinciaux. Pire, usant de leur droit de voter la motion de défiance à l’encontre d’un ministre ou la motion de censure contre le gouvernement, les députés provinciaux semblent avoir perdu de vue le sens du suffrage de leurs électeurs pourtant les dispositifs constitutionnels et légaux prévoient plusieurs moyens d’informations et de contrôle à la disposition des députés provinciaux », a déploré Félix Tshisekedi dans son discours d’orientation.
Le numéro un congolais a invité les participants à émettre des avis et formuler des recommandations pour arriver à la bonne cohabitation entre les Assemblées et exécutifs provinciaux. Ce, en vue de matérialiser son programme.
« Je vous invite au cours de cette 8e session à réfléchir et à donner des pistes de solution sur la manière dont les relations entre Assemblées et exécutifs provinciaux pourront être harmoniser en vue de garantir une mise en œuvre optimale du programme de développement local de nos 145 territoires. Le programme résulte de ma volonté politique de vaincre la pauvreté et les inégalités territoriales pour reléguer aux inefficacités des politiques de croissance trop pauvre engagées depuis de décennies en République Démocratique du Congo. Il est endossé au Plan National Stratégique de développement 2019-2023, au programme d’action du gouvernement 2021-2023 et au programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités. Il ne se substitue pas au programme gouvernemental mais en constitue un accélérateur », a précisé Félix Tshisekedi.
Et de poursuivre :
« Je souhaite que les présentes assises vous servent de cadre pour baliser les voies et moyens légaux pouvant concourir à la stabilité de nos institutions provinciales. Je ne saurai clore ce propos sans toutefois vous rappeler que sans la paix, la stabilité et la cohésion entre institutions et au sein des institutions quels que soient les efforts fournis le développement ne sera qu’un mythe. J’exhorte donc les participants à cette huitième session de la conférence des gouverneurs à proposer des recommandations dans le sens du renforcement des capacités et de fonction de planification et de gestion du développement des territoires ».
Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville province de Kinshasa, hôte de ces assises, a invité ses collègues à s’approprier de ces travaux en vue de parvenir à une cohabitation entre les Assemblées provinciales et les exécutifs provinciaux en vue de mieux mettre en œuvre le programme de développement à la base.
« Je considère que la huitième session de la conférence des gouverneurs est une occasion de réfléchir autour des pistes de solution à cet épineux problème. J’en appelle à l’appropriation individuelle et collective des travaux surtout que le contexte actuel s’y prête car le programme de développement communautaire à la base est, et sera en souffrance sans la stabilité dans la gouvernance de province », a dit le gouverneur de la ville province de Kinshasa.
La loi organique n° 08/015 du 07 octobre 2008 portant modalités d’organisation et de fonctionnement de la Conférence des gouverneurs de provinces reconnaît la conférence comme étant une instance de concertation et d’harmonisation entre le pouvoir exécutif national et les gouverneurs de province. Elle a pour mission d’émettre des avis et de formuler des suggestions sur la politique à mener et sur la législation à édicter par la République. Ces assises se sont clôturées le jeudi 23 décembre 2021 où plusieurs recommandations ont été émises. Initialement prévues dans la province de l’Equateur tel que convenu lors de la 7ème session, ces assises ont finalement été organisées à Kinshasa comme l’avait annoncé le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo, sur la chaîne nationale, la RTNC en précisant que la VIIIe conférence des gouverneurs des provinces allait bel et bien se tenir à Kinshasa du mercredi 22 décembre 2021 au jeudi 23 décembre 2021.
Selon lui, cette réunion devait porter sur « les solutions à trouver face à l’instabilité constatée au niveau des assemblées et gouvernements provinciaux ». Lors de son discours sur l’état de la Nation devant les deux chambres du parlement réunies en congrès le 13 décembre 2021 dernier, Félix-Antoine Tshisekedi avait effectivement fustigé le manque d’harmonie au niveau des institutions provinciales précisant même que 14 provinces sur 26 étaient en instabilité. Le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur a précisé que les présidents des assemblées provinciales prendront aussi part à cette conférence des gouverneurs, en qualité d’invités.
A l’issue de la 7e conférence des gouverneurs, le Président Felix-Antoine Tshisekedi avait promis de veiller sur l’effectivité de la rétrocession au profit des provinces en exigeant la mise en place de la chaine des dépenses. De leur côté, les gouverneurs des provinces s’étaient engagés à travailler suivant la vision de l’Union sacrée de la nation initiée par le Président de la République.