PRESIDENTIELLES 2023 : Les opposants Katumbi et Fayulu déposent leurs candidatures à la présidentielle
Par le Correspondant de RFI à Kinshasa, Patient Ligodi
La République démocratique du Congo poursuit le dépôt des dossiers de candidature pour l’élection présidentielle de décembre. Mercredi 4 octobre, deux poids lourds de l’opposition ont officiellement déposé leur candidature : Moïse Katumbi et Martin Fayulu, deux hommes qui espèrent prendre les rênes du pays depuis 2018. D’autres candidats sont attendus et ont jusqu’à dimanche 8 octobre pour déposer leurs dossiers à la Céni, dont le président sortant Félix Tshisekedi et le député Delly Sesanga.
Il y a tout d’abord Moïse Katumbi : l’ancien gouverneur du Katanga n’avait pas réussi à déposer sa candidature en 2018. Ses relations conflictuelles avec l’ancien président Joseph Kabila l’avait contraint à l’exil. Et depuis son retour au pays en 2019 et la fin de son alliance avec Félix Tshisekedi, il vit avec la menace de voir sa candidature rejetée.
Selon certains observateurs, cette menace aurait pu se concrétiser mercredi, quand la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a exigé du mandataire de Moïse Katumbi de présenter les originaux de l’extrait de casier judiciaire et du certificat de nationalité, comme le requiert la loi.
Plus de peur que de mal pour les militants de son parti : le dossier a été complété et officiellement reçu par la centrale électorale.
En ce qui concerne Martin Fayulu, il s’agit de la candidature d’un homme qui se considère toujours comme le véritable président-élu : il revendique toujours la victoire à l’élection de 2018 et promet de ne rien lâcher, de se battre pour la transparence et la vérité des urnes. Après le dépôt de sa candidature, il affirme, qu’il n’acceptera pas de voir quelqu’un « voler la victoire du peuple ».
Martin Fayulu et Moïse Katumbi s’étaient rapprochés cette année avant de s’éloigner, à cause de divergences d’approches notamment sur le boycott ou non du processus électoral.
De nombreux autres prétendants, dont Denis Mukwege
Parmi les dix candidats, un autre candidat qui retente sa chance est Radjabho Tebabho Soborabo, une figure influente en Ituri : l’homme d’affaires avait créé la surprise en 2018, en atteignant la quatrième position lors de la présidentielle.
Parmi les nouveaux prétendants, on trouve Denis Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la Paix en 2018, qui se présente en tant qu’indépendant. Ce chirurgien et activiste ambitionne également de prendre le contrôle du parlement, son regroupement politique ayant aligné plus de 400 candidats à la députation nationale.
Deux anciens premiers ministres sont également candidats à la présidence : Adolphe Muzito – dont le dossier avait été écartée en 2018 – et Augustin Matata – actuellement en procès devant la cour constitutionnelle pour détournements de fonds publics. Parmi les candidats les plus jeunes, on compte Rex Kazadi, âgé de 45 ans, et Constant Mutamba, âgé de 35 ans. Le pasteur Ngalasi Kurisimi, âgé de 69 ans, est jusque-là le candidat le plus âgé de la course à la présidence.