Judith Tuluka Suminwa, Première ministre en RDC: un calcul politique du président Tshisekedi, les réserves de l’Eglise

C’est une première dans l’histoire de la RDC. Une femme, Judith Tuluka Suminwa, a été nommée lundi 1ᵉʳ avril cheffe du gouvernement. Premières réactions et commentaires. 

En République démocratique du Congo (RDC), Judith Tuluka Suminwa a été désignée nouvelle Première ministre, ce dimanche 1er avril 2024, quatre mois après la tenue des élections législatives.
En République démocratique du Congo (RDC), Judith Tuluka Suminwa a été désignée nouvelle Première ministre, ce dimanche 1er avril 2024, quatre mois après la tenue des élections législatives. © Présidence – RDC

« Je sais que la tâche est grande, les défis sont immenses, mais ensemble (…) on y arrivera », a déclaré juste après sa nomination la nouvelle Première ministre qui prend son poste dans un contexte sécuritaire compliqué, avec notamment la guerre dans l’Est du pays, où elle représente un grand espoir pour les femmes, comme l’explique Marie-Noël Anatone, responsable de la société civile dans la province de l’Ituri, au micro de Paulina Zidi de la rédaction Afrique.

« Pour nous, c’est un « ouf » de soulagement comme femmes. Elle qui est mère, elle qui est femme au foyer, elle connait les difficultés que la femme de l’Est traverse. La femme et la fille de l’Est sont violentées, la femme de l’Est est toujours marginalisée. Nous pensons vraiment qu’en tant que mère, qu’en tant que femme, elle aura un œil regardant à l’Est. Les messages que nous pouvons lui lancer, c’est d’abord de la féliciter et de lui demander de travailler, de prouver son leadership. Vu ce qu’elle a rendu comme services dans le pays, dans les différents ministères, dans les différentes structures, c’est pour cela que nous la félicitons. Nous lui demandons de travailler d’arrache-pied, de collaborer pour le développement du pays, de travailler pour la sécurité de notre pays, surtout la partie Est où nous subissons beaucoup d’agressions. »

S’affranchir de la pression des partis

Cette nomination, c’est un message fort qu’a voulu adresser le président à son peuple, selon Giscard Kusema, directeur adjoint de la communication à la présidence, au micro de Paulina Zidi. Mais Pour Félix Tshisekedi, c’était aussi un moyen de s’affranchir des pressions des partis. « Le président de la République a voulu, en premier, se défaire des pesanteurs politiques des chefs de parti. En regardant de près le profil de madame Judith Suminwa, on se rend compte qu’elle est, certes, une militante de la première heure de l’UDPS, son parti, mais elle n’est pas cheffe d’un parti ou cheffe d’un regroupement politique ; elle n’était pas non plus candidate aux dernières élections. Et donc, sans calculs politiques, elle est, a priori, prédisposée à se concentrer sur son travail comme cheffe du gouvernement.

Nous pensons également, et c’est le deuxième message, que le président Tshisekedi a voulu marquer l’Histoire en nommant pour la toute première fois une femme à la tête du pays. Cette nomination vient couronner les combats de la femme congolaise et casser tous les préjugés négatifs sur la capacité des femmes à accéder à de hautes fonctions politiques. Elle va porter les combats de la jeunesse et de la femme congolaise, principale victime des atrocités que vit le pays depuis plus de trente ans. »

L’Église catholique critique la goinfrerie des politiques

Pour l’Église catholique congolaise, en revanche, qui n’a eu de cesse de critiquer le poids financier des institutions politiques et la pléthore des membres du gouvernement, cette nomination est un non-événement. Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, qui dénonce déjà une nomination tardive trois mois après les élections, espère que la mise en place du gouvernement ne devrait pas tarder. Il s’est exprimé au micro RFI de notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa.

« Normalement, la composition du gouvernement ne devrait pas prendre beaucoup de temps et je le dis à partir de l’exemple du Sénégal : en un temps record, ils vont constituer leur gouvernement. Mais pourquoi ça dure chez nous ? C’est parce qu’il y a des tractations : tout le monde veut s’asseoir autour du gâteau et avoir le plus gros morceau possible. Comme, au Congo, le seul métier qui vaut la peine, c’est la politique, tout le monde veut se retrouver au gouvernement, au Parlement, autrement, il n’a rien. Cette situation crée vraiment chez nous une inquiétude. Le gouvernement sortant est éléphantesque, ça n’avait rien à voir avec une composition pour être efficace. Je crains que le nouveau gouvernement soit aussi éléphantesque que le sortant. Le problème du Congo : 70 % du budget est utilisé uniquement pour l’entretien de la classe politique, les 30 % qui restent, c’est pour les 80 millions de Congolais. L’État n’a plus les moyens de sa politique pour rendre des services à la population. »

J. Gérard-Désiré ANGENGWA AGBEME

Après ses débuts scolaires, 1ere Promotion de l''Institut Champagnat- Collège de Binza- Institut Bobokoli actuellement, Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME NGENDU MBOKO est diiplomé d'études universitaires à l'Institut des Sciences et Techniques de l'Information (ISTI) actuel Institut Facultaires en Sciences de l'Infiormation et de la Communication (IFASIC). Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME est présentement Directeur-Coordonnareur de la Direction de la Communication et Médias de la Fédération congolaise de football association (FECOFA). Il charrie une riche expérience de plus d'une trentaine d'années de métier. Après ses débuts dans la Presse mère au sein du Groupe de presse Salongo dans les années '80, il assumera par la suite les fonctions de Rédacteur en chef et de Directeur de publication de plusieurs journaux du pays notamment EPANZA MAKITA, MAMBENGA, L'ESSOR AFRICAIN, NOUVEAU DEFI, L'ENJEU SPORTIF, LE DIPLOMATE, KIN MATCH, LA RÉPUBLIQUE, ... Il coordonne présentement le 1er Journal televisé sportif en lingala "15' YA MASANO" qu'on suit également sur Youtube sur 15' YA MASANO TV, après ses passages sur VAINQUEURS TV, DONDJA TV et DRC SPORTS...