FINALE CHAN 2016 RD CONGO vs MALI OU LE DUEL ENTRE DRAMÉ ET IBENGE
IN WWW.CAFONLINE.COM DU 06 FÉVRIER 2016 05:41
« C’est du 50/50 ». Florent Ibenge répond sans hésitation à la question d’un des journalistes accourus à la dernière conférence de presse d’avant-match des entraîneurs et capitaines des équipes concernées par les quatre premières places du CHAN Orange Rwanda 2016. Ils ont défilé, demi-heure après demi-heure samedi en début d’après-midi dans la salle de conférence du stade Amahoro. Dans l’ordre d’apparition, Djibril Danté et Marius Assoko pour le Mali, Michel Dussuyer et Serge N’Guessan pour la Côte d’Ivoire, enfin Florent Ibenge, seul, pour la RD Congo.
Ce dernier qui cumule les fonctions d’entraîneur de l’AS V.Club de Kinshasa et des élections A et A’ de la RD Congo est le plus disert. Très à l’aise. On l’écouterait pendant des heures tant ses analyses sont pertinentes. « On arrive en fin de compétition.
Toutes les équipes sont fatiguées. Les effectifs ne sont plus tout à fait les mêmes qu’au départ. Les blessures, les cartons. C’est vrai qu’on a pris un départ sur les chapeaux de roues. C’était une nécessité car dans le passé nous avons toujours accroché nos places pour le second tour des compétitions dans la douleur. Après, notre jeu a changé. Le terrain a changé, il nous a fallu réapprendre à jouer sur un terrain gazonné. Ajoutez la chaleur su stade Amahoro. Nous avons manqué de fraîcheur à partir des quarts de finale. On a dans les pattes deux prolongations et une séance de tirs au but mais nous voulons accrocher une deuxième étoile sur le maillot après celle de 2009 ».
Interrogé sur son adversaire, Florent Ibenge utilise une formule pirouette : « Les Maliens, ils ont le ballon, il est rond ; ils vous rendent le ballon, il est carré », entendez pourri !
Son vis-à-vis Djibril Dramé est aussi à l’aise, micro à la main. Il possède comme son homologue une autorité naturelle. Il a pris en main l’équipe le 2 janvier. « Calculez vous-même, quatorze jours pour bâtir un onze crédible. Mes joueurs sont talentueux, ambitieux mais la préparation n’a pas été suffisante. Et nous voilà cependant en finale. Mon travail consiste à bien connaître ses hommes. La clé de la finale va dépendre du choix des hommes, de la bonne lecture du jeu. Une équipe suppose a juxtaposition de plusieurs paramètres : la condition physique, la qualité technique, les choix stratégiques et, aussi important que les trois autres, la préparation mentale. Jusqu’à présent, ajoute Dramé, nous avons pris les matches comme ils venaient, sans faire de projection. On était dans le match avant et pendant. C’est pareil pour la finale avec, bien évidemment une pression particulière car c’est de l’or dont il est question ».
Ibenge – Dramé c’est aussi une autre finale entre deux hommes qui se respectent et qui ne manquent pas d’idées. Alors qu’on ne s’y attendait pas l’entraîneur malien a lancé un appel à tous les dirigeants qu’on pourrait résumer en un grand « Aimez-nous » ! Il faisait référence au sort réservé aux entraîneurs nationaux qui ne bénéficient pas de la même bienveillance que celle dont jouissent les expatriés. « Donnez-nous les mêmes conditions de travail, les mêmes facilités et on pourra ensuite situer notre valeur ».
Rappelons que les entraîneurs maliens ont réalisé de grands coups dans les catégories d’âge en Afrique mais, plus encore, en Coupes du monde. De son côté Ibenge refuse la distinction entre entraîneur local et expatrié : « le seul critère valable est celui de la compétence. Mais il faut reconnaître que ce que l’on met à la disposition de celui venu de l’extérieur, généralement on nous le refuse. Nous ne sommes pas contre les expatriés, nous avons besoin d’échanges ». « Et puis nous avons aussi un gros problème au niveau de l’organisation de nos championnats nationaux », reprend Dramé. Un point entièrement partagé par Kanfory Lappé Bangoura, l’entraîneur du Syli National de Guinée. « Le hic de nos équipes c’est le championnat et la préparation d’avant-saison.
Et la finale, c’est du 50/50. Et le match de classement entre la Côte d’Ivoire et de la Guinée, c’est encore un 50/50. Mais le CHAN Orange 2016 n’a-t-il pas été celui d’une grande équivalence des valeurs. Quatre prolongations sur six matches en quarts et demi-finales et deux séances de tirs au but. On aurait pu inverser les résultats que personne n’en aurait été étonné.