BUMBA NOTRE DAME : SEM. Crispin Ngbundu livre ses convictions politiques premières
Débarqué le vendredi 07 juin 2019 à l’aérodrome de Bumba en provenance de Kinshasa, où tous les gouverneurs de province ont été convoqués par le Ministère de l’intérieur pour prendre part aux funérailles du feu Etienne Tshisekedi, Son Excellence Crispin Ngbundu Malengo a , lors d’une interview accordée à la Radio Mwana Mboka avant de regagner Lisala (chef-lieu de la province de la Mongala), loué le combat qu’a mené le sphinx de Limete de son vivant, «un combat qui a transcendé le matériel, un combat pour les valeurs, un combat qui a mis le peuple au socle, un combat non violent, un combat humaniste, un combat qui a une source et une énergie, un combat spirituel» ; en rappelant les meilleurs souvenirs qu’il continue encore à garder de l’illustre disparu, l’auteur du fameux slogan « le peuple d’abord » que Congolaises et Congolais ne cessent de rappeler aux nouveaux élus.
Concernant la formation du gouvernent provincial, le Gouverneur Crispin a répondu en ces termes : « Vous m’appelez homme du développement. En développement, tout se planifie pour arriver à des meilleures conclusions. Si les prémices sont négatives, la conclusion sera nécessairement négative. Que les gens ne soient pas trop pressés. Nous devons prendre un peu de temps pour trouver des intelligences qui doivent accompagner notre vision. Il faut que je trouve des gens qui ne vont pas amener d’autres visions pour diluer la mienne ; il faut que ça soit des gens capables, mais aussi qui acceptent de venir se sacrifier parce que la situation de notre province n’est pas une situation où quelqu’un quitte quelque part pour venir trouver de l’argent, pour s’acheter des maisons ou des voitures. Il faut accepter de venir être crucifié pour les autres. Donc, nous avons besoin de ces gens- là. C’est pourquoi ça prend un peu de temps. Je crois que, dès la semaine prochaine, la Mongala aura déjà son gouvernement. »
A la question sur les 3D (système basé sur la démocratie, la décentralisation et le développement) que la Mongala le surnomme, l’homme du développement s’est exprimé de la manière suivante : « Nous devons transcender l’école de la copie, c’est-à-dire le fait de transcrire exactement ce que le professeur a dit. Nous devons emmener nos enfants à créer. Il faut avoir un esprit créateur, c’est-à-dire il faut créer votre concept, votre idée, votre vision pour façonner votre destin. J’ai conçu les 3D comme les trois piliers qui peuvent emmener la Mongala à se développer :
Démocratie : ce qui s’est passé à la Mongala ne s’est passé nulle part ailleurs. Et quand, parmi les gouverneurs, je m’annonce que je suis de la Mongala, tout le monde regarde deux fois. Réellement, celui qui est sorti de la Mongala, c’est la volonté du peuple, le pouvoir du peuple. Et ce peuple doit être respecté. C’est ça la démocratie. Tout le monde doit reconnaître que c’est le pouvoir du peuple, le peuple est souverain. Et ce peuple-là doit se prendre en charge. Il va se battre puisqu’il s’agit de son pouvoir et ne va pas accepter que ce pouvoir tombe facilement. Donc, c’est dans le travail que ce peuple va s’engager. Bientôt nous allons initier des choses pour que le peuple se prenne en charge.
Décentralisation : nous nous sommes dit, puisqu’il s’agit du pouvoir du peuple, le gouverneur n’est pas un demi dieu qui tombe du ciel et écrase tout le monde. Le gouverneur, c’est votre fils, votre frère qui est parmi vous, qui démystifie son pouvoir, le dissèque et le partage à tout le monde. C’est pourquoi, pour la décentralisation, nous allons convoquer en formation tous les chefs de secteur, les chefs de groupement et même les capita, les chefs de localité pour qu’ils puissent d’abord savoir leur rôle dans la décentralisation, ce qu’ils doivent faire avec la population pour que nous puissions rapidement avoir des résultats parce que nous sommes obligés d’avoir rapidement des résultats. C’est ça la décentralisation. Enfin, si vous conjuguez les deux, la démocratie et la décentralisation, vous avez le développement. Voilà les trois piliers auxquels nous allons nous atteler pour que ça réussisse chez nous. »
A la fin de ladite interview, le Gouverneur Crispin Ngbundu s’est adressé à la population en ces mots : « La population doit se prendre en charge. J’ai été très content d’apprendre que dans certains secteurs, les jeunes, les papas et les mamans se sont déjà engagés pour ouvrir les routes ; car j’avais dit que la priorité ce sont des routes puisque nous sommes une force productrice agricole. Et je sens que le peuple a déjà compris que c’est son pouvoir et il doit l’accompagner. C’est ce que je demande à toute la population de la Mongala. Elle m’a fait confiance. Je ressens la lourde charge que ce peuple m’a donnée, je lui dis que je ne vais le décevoir, mais je demande son appui pour que nous puissions réaliser ce que nous nous sommes dit. »
Bienvenu BALOMAO