ERIC BASELE LIYELE DEVOILE POURQUOI ON NE DOIT COMPTER SUR L’ASSEMBLÉE PROVINCIALE DE LA MONGALA QUANT AUX CONTRÔLES, INTERPELLATIONS ET SANCTIONS DE L’EXÉCUTIF PROVINCIAL
Dans une réflexion citoyenne, le Coordonnateur national de lEspace Inter-Mongalais (EIM asbl), Eric Basele Liyele analyse l’actuelle configuration politique de l’Assemblée Provinciale de la Mongala et en tire les conséquences pertinentes qui hôtent à l’Hémicycle de Lisala toute prétention au contrôle de l’Exécutif provincial. Ci-dessous, les cinq maux qui rongent l’Assemblée Provinciale de la Mongama.
LES CINQ MAUX DE L’APM.- La première raison c’est le Pacte obscurantiste qui les lie, le Gouverneur et quelques Députés Provinciaux : Sur 20 Députés Provinciaux, les « Douze apôtres » avaient signé ledit Pacte et plus tard, un d’entre eux l’a brisé. Heureusement qu’il est vivant. C’est l’Honorable José Abuzea.
La deuxième se rapporte aux Onze (11) qui ont signés et restés solidaires ont vu, quelques temps après, plus de cinq autres rejoindre cette majorité qui fait, depuis longtemps, une force de 16 Députés Provinciaux acquis totalement à la cause de l’Exécutif provincial.
Troisièmement, il faut se rendre à l’évidence qu’au fait, il n’y a plus d’Opposition à l’Assemblée Provinciale de la Mongala car, toute Opposition risquerait de conduire à l’invalidation… L’exemple de ce qui s’est passé à Mbandaka et à Lisala d’alors, relatif à l’invalidation de quelques Députés Provinciaux avant l’élection du Gouverneur César Limbaya.
Quatrièmement, la configuration actuelle du Bureau de l’Assemblée Provinciale de la Mongala (APM) : celui-ci est composé de 5 Membres dont le Président de l’Assemblée Provinciale est du MLC, le Vice-président est de l’UDPS, le Rapporteur est de l’UDPS et c’est le premier Suppléant du Gouverneur de la Mongala. Le Rapporteur Adjoint est du PUNA parti allié à l’UDPS, le Questeur est du PUNA parti allié à l’UDPS.
Cinquièmement, les Députés Provinciaux sont repartis de la manière suivante au regard des partis et regroupements politiques qui siègent à l’APM
- UDPS : 5 Députés Provinciaux mais l’Honorable Christian Ndonge est en bras de fer avec le Gouverneur et serait menacé d’invalidation depuis un moment…
- Le PUNA a 4 Députés Provinciaux et tous sont fidèles au Gouverneur et à leur Autorité Morale.
- Le MLC a 4 Députés Provinciaux mais difficile d’attester leurs fidélités au Gouverneur sauf ceux qui ont leurs quotas à l’Exécutif Provincial mais tous restent fidèles à leur Autorité Morale.
- A24 a 2 Députés Provinciaux mais, à tendance d’Opposition, pour avoir voté le candidat de l’UNC aux élections du Gouverneur et Vice-gouverneur.
- Par ailleurs, l’UNC a 2 Députés Provinciaux malheureusement, la position de l’un sur les deux reste à savoir mais au clair, sur les deux, un est dans l’Opposition farouche et serait menacé d’invalidation, c’est l’Honorable José Abuzea.
- AA/C a 2 Députés Provinciaux proches de l’Honorable Léon Mondole ( Autorité Morale du CDC/R ).
- Le CDER a 1 Député Provincial, le parti de Jean Lucien Bussa.
UNE ASSEMBLEE DANS LES BOTTES DE L’EXECUTIF.- De l’analyse qui précède de cette configuration politique, il est clairement établi que toute voie de motion de défiance ne serait plus envisageable. D’ailleurs, la composition du Bureau de l’Assemblée Provinciale est si claire qu’elle sert de parapluie au Gouverneur. Celui-ci bénéficie d’une majorité mécanique, apparente, consolidée par des alliances stratégiques obscures.
Dans un tel contexte, le salut ne peut pas venir de l’intérieur de l’Hémicycle, mais plutôt de la pression populaire, car seule la voix de la population peut contraindre les élus à se rappeler leurs vrais mandats ; de Kinshasa, puisque la hiérarchie nationale peut influencer l’équilibre politique en cas de blocage et, enfin, de la société civile et des médias locaux qui doivent documenter et dénoncer les dérives pour ne pas laisser la population dans la résignation.
En conclusion, toute motion de défiance est improbable dans l’état actuel. Mais il reste une certitude : plus la population se tait, plus ces alliances politiques se renforcent. Les conséquences d’une telle complicité finiront par rattraper non seulement les acteurs politiques, mais aussi les habitants de la Mongala qui, au final, paient le prix d’une gouvernance paralysée.
CEDRIC AYAKA SACRIFIE.- Tel est notamment le cas de l’’élection du Vice-gouverneur présenté comme priorité par celui qui a conçu le plan n’est plus prioritaire. Cas rare aura été celle de la Ville-Province de Kinshasa où il a été autorisé l’organisation de l’élection d’un Vice-gouverneur, Gérard Mulumba, afin de contrôler les intentions de Gentiny Ngobila Mbaka. Dans la Mongala, un Vice-Gouverneur est là mais nullement en odeur de sainteté auprès de son titulaire.
De plus en plus, à l’allure où vont les choses, l’Assemblée Provinciale de la Mongala ne supporte pas la présence du Vice-Gouverneur Cédric Ayaka. Les élus provinciaux ne s’en cachent plus du tout. Pour que Cédric Ayaka retourne en toute liberté avec l’intention de travailler, il faudrait que Kinshasa interpelle le Gouverneur de la Mongala qui, du reste, est présentement le seul maître du jeu politique dans la Mongala.
LES MENTORSDE KIN HESITANTS.- Côté mentors, ceux-ci n’ont pas encore lâché le Gouverneur Makaka car aucun d’entre-eux n’a poussé les membres du Gouvernement Provincial qui y sont pour leurs quotas à démissionner. Au clair, ils sont tous liés par le Pacte obscurantiste de la gouvernance de la Mongala.
Néanmoins, il y a lieu cependant de se convaincre qu’au regard de la gestion actuelle de la Mongala, tous les mentors de l’Exécutif de la Mongala n’en sont pas forcément heureux. Ils en ont ras-le-bol mais ne se sont pas encore décidés pour le changement.
Avec les tendances actuelles dans le pays, chacun préserve sa fonction plutôt que de s’imposer sur la politique du Gouvernement provincial de la Mongala de peur que les mêmes accords qui ont été pris avant et après l’élection soient brisés et qu’il y ait des conséquences de part et d’autre.
LA POPULATION LA MOINDRE DES SOUCIS.- Dans l’entretemps, la population semble être vouée aux gémonies. Gare cependant à l’implosion sociale qui couve sur fond de ce qu’ont connus plusieurs provinces de la RDC, notamment les pactes politiques, les intérêts partisans et la peur d’invalidation des élus qui leur hôte complètement le sens premier de leur mission de contrôle parlementaire.:
Le Bureau de l’Assemblée est presque intégralement acquis au Gouverneur, ce qui réduit les chances d’une interpellation ou d’une sanction réelle. Ceci prouve que l’Assemblée provinciale, au lieu d’être un contre-pouvoir, est devenue une chambre d’accompagnement. La menace d’invalidation plane comme une arme politique pour museler toute tentative d’opposition interne. Jusqu’à quand ? On attend, le roue de l’histoire tourne encore…