Sérieux challenger, Denis Mukwege bouscule tous les calculs

Tiré de ouraganfm.cd/ Par Jeanric Umande

Le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege met fin au suspense. Le toubib accepte de faire le pas dans la politique active, question d’apporter sa touche de virginité politique longtemps réclamée. Le gynécologue a annoncé officiellement, lundi 2 octobre 2023, à Kinshasa, sa candidature à la présidentielle de décembre. Denis Mukwege représente l’éminence grise rarissime que la classe intellectuelle souhaite expérimenter au sommet de l’État en République démocratique du Congo. Le moment est opportun de postuler, lance-t-il, après avoir affirmé que le régime en place (donc l’administration Tshisekedi) a verrouillé le système. “Le moment propice, c’est maintenant. Ma seule motivation est de sauver notre patrie, de développer notre pays. Nous, nous sommes avec le peuple. Nous ne pouvons pas attendre pour réagir. J’y vais maintenant. Je suis prêt”, a-t-il annoncé.

Le Nobel se présente comme un citoyen révolté par la misère et la mauvaise gouvernance. “Je suis d’abord un citoyen indigné. Je suis un citoyen révolté par tant de misères du peuple et l’incurie des dirigeants politiques successifs. C’est un immense gâchis. Les citoyens ont le devoir d’intervenir dans les affaires publiques, surtout lorsque la nation est en danger”.

Malgré la fraude, il ne va jamais reculer. “La fraude est déjà programmée, ne soyons pas naïfs[…] Nous avons le droit de contester les résultats d’une élection truquée avant, pendant et après le vote. Faites que votre vote puisse vous libérer de votre esclavage”. “L’homme qui répare les femmes” rassure qu’il ne va pas faire de la politique sale. “Nous voyons également débarquer des mercenaires, nous ne savons pas d’où ils viennent. Le pays est confronté à une crise existentielle[…] Nous ne savons plus voyager dans notre propre pays sans passer par l’étranger”, s’est désolé Mukwege après avoir dénoncé la sous-traitance de la sécurité intérieure par l’État.

– Un nouveau prix a précédé l’officialisation de sa candidature –

Le docteur vient de remporter une nouvelle consécration internationale pour sa lutte contre les violences faites à la femme. Après l’honorifique qui l’a décoré de la médaille d’honneur de la ville de Sant’Antimo dans la région de Naples (Italie), Mukwege ne cesse d’occuper le sommet de l’actualité internationale. Depuis quelques mois, le gynécologue est plébiscité, voulu et revendiqué par la population dans les différentes provinces du pays. Mukwege n’avait pas d’autre choix que de répondre par “Oui” à la demande populaire.

– Mukwege prêt à foncer –

Nombreux, explique-t-il, lui ont dit que le système est verrouillé par le pouvoir. Que le régime actuel organisera la fraude électorale pour gagner les élections à venir, qu’il fallait attendre, que le moment sera plus propice en 2028. Ma seule motivation est de sauver notre patrie. Ma seule motivation est de redresser notre pays. Ma seule motivation est de relever la dignité de notre peuple. Ceux qui sont attirés par le pouvoir pour le pouvoir sont dans l’Union sacrée et soi-disant « du bon côté de leur histoire ». Nous nous sommes avec le peuple, nous sommes du bon côté des intérêts de notre peuple, a-t-il tranché.

Face à la décadence, Mukwege ne va attendre sa disparition pour agir. Certains lui ont dit de ne pas salir sa blouse blanche, immaculée en allant servir son peuple dans la politique active. Mais, dans sa conscience, il s’est interrogé : “comment me contenter des tapis rouges et les honneurs individuels quand l’ensemble de notre peuple est humilié chaque jour, partout dans le monde et pire, même dans notre propre pays”. À haute voix, le toubib a réaffirmé son courage de renoncer à son confort personnel par patriotisme, pour l’intérêt national. “Celui qui n’a pas le courage de s’indigner et de se révolter n’a pas le droit de se plaindre a dit Martin Luther King”, ajoute-t-il.

Admirateur du président Nelson Mandela, prix Nobel de la paix 1993, le candidat du peuple rappelle que l’heure n’est plus au compromis avec les antivaleurs qui ruinent les fondements de la plupart des catégories de notre société. L’heure de la RUPTURE est arrivée, insiste-t-il. “Nous avons un évident destin de grandeur. Demain nous serons un géant africain. Demain nous serons un géant mondial. Notre place n’est pas au salon de pessimistes. Notre place n’est pas au salon de défaitistes. Notre place n’est pas au salon des inconscients et des viveurs débonnaires. Notre place est sur le podium du développement. Nous sommes un peuple d’avenir”

Pour lui, l’Afrique et le monde attendent de Congolais un RÉVEIL et UN SURSAUT DE DIGNITÉ pour qu’enfin ce pays joue son rôle naturel de locomotive de ce grand continent. “Nous devons passer d’une société négative à une société positive. D’une société passive à une société active”. D’une société déprimée à une société conquérante, digne, fière, solidaire, profondément humaine et forte de sa diversité ethno-culturelle.

Pour y arriver, le Nobel compte articuler son action sur le “travail et la discipline”. C’est d’ailleurs son projet de société qu’il propose au peuple congolais. “Dans l’histoire de l’humanité, je ne connais pas un peuple, je ne connais pas une société qui a atteint la grandeur ou qui s’est redressée sans ériger l’exigence en valeur suprême. Si demain vous décidez de me confier la conduite de notre destin commun, ce que je vous promets. C’est le travail, le travail et encore le travail. L’effort, la discipline et le sérieux”.

Une fois élu, il a promis la paix et la sécurité. Le toubib veut établir un CONTRAT SOCIAL entre le dirigeant et le peuple. D’après lui, ce contrat impose à chaque partie des responsabilités. “J’ai fait état de ce que je crois être mon devoir vis-à-vis des futurs électeurs que vous êtes et vis-à-vis des futurs alliés”.

– Aller jusqu’au sommet –

Denis Mukwege est un personnage de haute facture intellectuelle et scientifique qui a une excellente maîtrise de la crise politique et sécuritaire de la République démocratique du Congo. Lors de l’une de ses dernières conférences scientifiques, le candidat à la présidentielle de décembre a regretté que la classe politique se soit gravement prostituée. « On assiste dès lors à la neutralisation de la contradiction et de la contestation qui caractérise notre système. Les citoyens, les forces sociales oppositionnelles que sont les intellectuels sont devenus dans ce pays, plutôt des associés ». Mukwege désigne sans ambages le mal congolais au sein de l’élite politique. D’après ce candidat, plusieurs se sont associés au mal alors que normalement, l’intellectuel devrait s’y opposer. « On a du mal à savoir si on est de l’opposition ou du pouvoir aujourd’hui en RDC. Vous le savez très bien, il y a des députés que vous aviez votés, ils étaient de l’opposition. En cours de mandat, ils deviennent de la majorité et lorsqu’ils perdent leurs postes ministériels ou un poste administratif, ils repassent à l’opposition pour revenir encore de la majorité au cours du même mandat », s’est-il étonné. Pour lui, la vision politique se fait plutôt en fonction des intérêts matériels au lieu de tenir compte d’une idéologie que l’on défend. Les intellectuels sont tout à fait en train de se réconcilier avec le système pour s’y reconnaître comme des pires marchandises. « Ils trouvent leur âme dans leur automobile, leurs chaînes de haute fidélité, leurs maisons à deux niveaux, leur équipement de cuisine, leurs costumes…», décrit le Nobel.

– Des solutions sécuritaires globales –

Le gynécologue soutient que la crise en République démocratique du Congo est extrêmement critique. « Il y a péril en la demeure et la nation congolaise est en danger », estime-t-il. Ceci s’étaie par quatre situations, dont la crise humanitaire et la crise sécuritaire sans précédent. En RDC depuis 25 ans, 6 millions de personnes au moins ont trouvé la mort dans cette crise. « C’est le conflit le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, on compte plus de 5 millions de personnes sans abris, des déplacés internes », s’indigne le toubib.

Selon le rapport des Nations unies, un tiers de la population congolaise souffre de famine, ce qui représente à peu près 30 millions de personnes sans protection et qui n’ont pas de nourriture. Sans compter toutes les femmes victimes des violences sexuelles. « Nous sommes devant une crise existentielle où le risque de balkanisation est présent. Il y a plus de 120 groupes armés dans l’est de la République démocratique du Congo. L’autorité de l’État n’est pas présente dans la plupart de ces endroits, donc les massacres se font de façon quotidienne. Et au lieu d’organiser une armée pour protéger la population, on est en train d’externaliser la sécurité en RDC, ce qui entraîne une surmilitarisation de cette zone où on a à la fois les forces des Nations unies, les pays de la SADC, on a des accords avec des pays de la région et malgré cette surmilitarisation, des civils continuent à être égorgés et décapités », déplore le candidat Denis Mukwege. Un conflit qui se traduit par une guerre économique dans une espèce de chaos organisé où les ressources naturelles, les mines stratégiques de la RDC vont tout simplement répondre aux besoins de l’économie globale et surtout pour la transition énergétique alors que la population congolaise est laissée dans une pauvreté extrême. Le médecin directeur de l’hôpital de Panzi à Bukavu parle également des agressions à répétition. Depuis 25 ans, le Congo est agressé de façon régulière par le Rwanda et l’Ouganda avec des violations des droits humains presque de façon quotidienne. « Je crois que la crise en RDC est classée au palmarès des crises oubliées et comme la première crise internationale négligée qui s’illustre par trois éléments : l’absence de la mobilisation diplomatique internationale, l’absence de la mobilisation de l’aide humanitaire et l’absence de la mobilisation médiatique », explique “l’homme réparateur des femmes”. La RDC évolue, dit-il, sans une diplomatie internationale agressive. « Tout ce qui se passe en RDC aurait déjà entraîné à ce qu’il y ait des sanctions », indique-t-il. Car des outils juridiques existent dont la résolution 2641, qui stipule clairement que tout pays ou organisation qui soutient les groupes armés de la région des Grands Lacs, doit subir des sanctions. « Où sont ces sanctions ? », a-t-il haussé le ton, tout en décriant la mollesse de la diplomatie congolaise.

– APARECO de Ngbanda soutient le candidat Mukwege –

Roger Puati, président de l’Alliance des Congolais pour la refondation de la nation (ACRN), le regroupement politique qui porte la candidature de Denis Mukwege à la présidentielle de décembre 2023, a réagi très positivement à la déclaration d’Alphonse Djoli Ebama, président en exercice de l’Alliance des patriotes pour la refondation du Congo (APARECO) en faveur de la candidature du professeur Dr Denis Mukwege, à l’élection présidentielle de décembre 2023. Dans une lettre datée du 24 septembre 2023, le président de l’APARECO affirme ouvertement son soutien à l’idée de candidature de Denis Mukwege. « Votre soutien exprimé ouvertement et sans réserve nous touche particulièrement dans la mesure où vous vous joignez au vœu qui est le nôtre avec de nombreux Congolaises et Congolais de voir cet illustre concitoyen accéder à la magistrature suprême de notre pays », a répondu Roger Mbuangi Puati, le président de l’Alliance des Congolais pour la refondation de la nation (ACRN). Il admet que la sortie publique du parti d’Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba souligne également la poursuite du combat qui fut celui du regretté président de l’APARECO, connu pour son attachement à la souveraineté du pays, à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et à l’indépendance des citoyens congolais martyrisés depuis près de trois décennies par des pays voisins derrière lesquels se cachent de gros intérêts financiers internationaux issus des minerais du sous-sol congolais.

« Le génocide qui frappe notre peuple dans l’indifférence générale de la communauté internationale doit nous faire comprendre que nous sommes seuls contre la prédation vorace qui sévit dans notre pays. Cette tragédie nous apprend que nous ne devons compter que sur nous-mêmes pour éradiquer la violence qui s’abat sur nos populations depuis trop longtemps. Et pour parvenir à arrêter ce cycle de violence, nous avons tout intérêt à rester unis face à l’épreuve et particulièrement lucides dans le choix de nos leaders face à la trahison et la complicité de certains de nos compatriotes qui ont accepté le gain facile en lieu et place de défendre la nation et le bonheur du peuple congolais », a souligné la missive retour du cabinet Mukwege. « Puisse cette occasion travailler les cœurs vaillants des Congolais pour restaurer la dignité bafouée de notre peuple et rétablir le prestige de notre pays malmené depuis trop longtemps sous le leadership de ce digne fils de notre pays », a-t-il poursuivi avant de conclure sa correspondance par la formule : « Unis, rien ne saura nous résister ».

 

J. Gérard-Désiré ANGENGWA AGBEME

Après ses débuts scolaires, 1ere Promotion de l''Institut Champagnat- Collège de Binza- Institut Bobokoli actuellement, Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME NGENDU MBOKO est diiplomé d'études universitaires à l'Institut des Sciences et Techniques de l'Information (ISTI) actuel Institut Facultaires en Sciences de l'Infiormation et de la Communication (IFASIC). Jerry Gérard-Desiré ANGENGWA AGBEME est présentement Directeur-Coordonnareur de la Direction de la Communication et Médias de la Fédération congolaise de football association (FECOFA). Il charrie une riche expérience de plus d'une trentaine d'années de métier. Après ses débuts dans la Presse mère au sein du Groupe de presse Salongo dans les années '80, il assumera par la suite les fonctions de Rédacteur en chef et de Directeur de publication de plusieurs journaux du pays notamment EPANZA MAKITA, MAMBENGA, L'ESSOR AFRICAIN, NOUVEAU DEFI, L'ENJEU SPORTIF, LE DIPLOMATE, KIN MATCH, LA RÉPUBLIQUE, ... Il coordonne présentement le 1er Journal televisé sportif en lingala "15' YA MASANO" qu'on suit également sur Youtube sur 15' YA MASANO TV, après ses passages sur VAINQUEURS TV, DONDJA TV et DRC SPORTS...